GUINÉE - Actualité (1990-1996)

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République de Guinée

Le général Lansana Conté, au pouvoir depuis le coup d’État de 1984, a de plus en plus de mal à repousser l’avènement d’institutions démocratiques. En septembre 1990, des manifestations éclatent à Conakry. La situation politique est aggravée par les difficultés économiques et par la guerre civile au Liberia, qui provoque un afflux de réfugiés. En décembre, une Constitution autorisant le multipartisme et mettant fin au régime militaire est approuvée par référendum avec 98,7 p. 100 des voix. Cependant, l’austérité économique et la lenteur de la démocratisation déclenchent en 1991 de nombreux troubles, culminant avec les manifestations de mai. Après une violente manifestation en septembre 1993, L. Conté convoque une élection présidentielle. En décembre, il est élu président, dans un climat de violence, mais avec une très large avance sur ses adversaires. Le 11 juin 1995, le Parti de l’unité et du progrès du président Conté remporte les premières élections pluralistes de l’histoire du pays, en obtenant 71 sièges sur 114. Les observateurs internationaux et l’opposition dénoncent de nombreuses fraudes. En août, les élections municipales parachèvent la rénovation des institutions guinéennes.

Le 2 février 1996, des centaines de militaires défilent dans les rues de Conakry pour exiger le paiement de leur solde et le départ du ministre de la défense, le colonel Abdourahamane Diallo. Le mécontentement dégénère en tentative de putsch. Les soldats attaquent le palais présidentiel. Les combats, qui font une cinquantaine de morts, s’apaisent le 4. Les mutins obtiennent le limogeage du colonel Diallo et la promesse d’une augmentation de leur solde. Le président Conté accuse l’opposition de complicité avec les putschistes.

Encyclopédie Universelle. 2012.